Pendant cinquante ans, l’ancien tracé de Spa a offert quatorze kilomètres d’effroi et d’extase aux plus grands pilotes :
- frissons dans le raidillon de l’Eau Rouge, le « moment » le plus célèbre du monde de la course automobile ;
- passage du terrifiant Burnenville en apnée ;
- ivresse de la descente des quatre kilomètres de Masta pied à la planche ;
- plongée dans les délices de Stavelot ;
- griserie de la remontée à travers pins et sapins par les méandres de la Carrière et Blanchimont, avant de renaître à la civilisation au Club House et de sauter sur la pédale de frein à la Source, seul virage lent du circuit.
À cet endroit, le site, noyé dans la profondeur de la forêt ardennaise, donnait une impression grandiose d’arène. Les pilotes en étaient les gladiateurs qui osaient affronter la bête à mains nues dans une étreinte parfois mortelle de quatre longues minutes, électrisant les foules, subjuguées par leur bravoure, autant que par leur talent.
Le grand Dan Gurney (1931-2018) résumait l’opinion de ses camarades :
"Spa-Francorchamps faisait la différence entre les hommes et les petits garçons"
Porsche Behra (1959-60)
(Circuit de Spa-Francorchamps, Patrick Sinibaldi – Edition ETAI)
1963